jeudi 30 janvier 2014

A Million Ways To Die In The West, le prochain film de Seth MacFarlane

En 2012, le créateur des séries animés Family Guy et American Dad s'était essayé au long-métrage avec Ted. Même si le succès avait largement était au rendez-vous dans les salles, MacFarlane a déçu les fans harcores de ses 3 séries...
Bien en dessous de son humour noir et satirique, Ted s'aventurait sur les terrains de la comédie tendre, et moins trash qu'à son habitude. Chose que le réalisateur n'avait pas accomplis avec beaucoup de brio. Ted visait la rentabilité en satisfaisant le maximum de spectateurs différents. Cela explique la raison des séquences archétypes de la comédie romantique et du film familiale, assez maladroit et plutôt cliché. Bref, pas vraiment digne de Seth MacFarlane.


Cette année, le réalisateur revient au long-métrage avec une comédie-western, un projet qu'il tenait à coeur, bien avant que Universal lui commande Ted 2. Depuis le carton de Ted, MacFarlane a obtenu carte blanche des studios et un budget beaucoup plus conséquent.
Après que les premiers characters posters soient tombés, une première bande-annonce qui se proclame "non censurée" est maintenant disponible...
A Million Ways To Die In The West (Albert à l'Ouest, en français) affiche immédiatement un humour gore assez kitsch.
Espérons que MacFarlane tienne ce ton tout au long de son film et qu'il ne bascule pas à nouveaux vers les schémas simplistes de scénario comme ça avait été le cas pour Ted. Mais vu le nombre d'acteurs convaincus par le premier scripte du papa de American Dad et de Cleveland Show, on pencherait pour se laisser dire que tout ça sentirait très bon. Reste à espérer que MacFarlane a été plus inspiré sur ce coup que pour la série Dads. De toute façon, tout les éléments laissent à penser que, peu importe le résultat, son nouveau film risque déjà de convaincre pas mal de spectateurs à faire le déplacement pour se rendre dans les salles. Toutefois, il faut reconnaître qu'on aimerais bien voir l'ombre d'un Stan Smith ou d'un Cleveland Brown reflété sur ce film.

Le pitch? Après qu'il a fui une fusillade, un fermier (Seth) voit sa femme (Amanda Seyfried) le quitter pour un autre homme (Neil Patrick Harris). Arrive alors en ville, une femme mystérieuse (Charlize Theron) et va lui enseigner l'art de la gâchette et le courage. Tout semble s'améliorer, jusqu'au moment où le fermier va tomber amoureux de sa collaboratrice, dont le mari (Liam Neeson), un hors-la-loi réputé, cherche à se venger...
Au casting, on retrouve également Sarah Silverman et Giovanni Ribisi.
Pour le moment, private joke (Mila Kunis veut dire "Ok" en indien), cascades déjantées, gags macabres et parodie cinéphile semble répondre à l'appel. Pour un premier aperçu, A Million Ways To Die In The West semble bien porter son titre...
Une date de sortie est déjà prévue en France pour le 4 juin.




Dallas Buyers Club, ->"Care Me If You Can"

Taillé pour les Oscars, ce film surprend plus par sa deuxième partie. Connu pour C.R.A.Z.Y, film culte dans son Québec natal et après le mitigé Café de Flore, Jean-Marc Vallée adapte ici l'histoire vraie de Ron Woodrof, interprété par Matthew McConaughey. En 1985, un cowboy découvre qu'il est atteins du VIH. Face à l'impuissance des remèdes de l'état du Texas, Il a recourt à des remèdes non officiels par le corps médical américain. Devant l'efficacité de son traitement, il commence alors à regrouper d'autres malades et fonde le Dallas Buyers Club. Commence alors un combat entre Ron, les autorités fédérales et les laboratoires. Une histoire un peu acadabrante mais pourtant véridique. Une énième adaptation d'un récit façon "seul contre tous", certes, mais dont laquelle on doit avouer de toujours apprécié le contenu et l'obstination de ces héros du quotidien. Porté par l'engouement de ses comédiens, Dallas Buyers Club semble, toutefois, souffrir un peu du regard presque trop classique du mélodrame que le cinéaste a choisi d'apporter à son film.

Dans un premier temps, Dallas Buyers Club vaut le coup d'être vu pour ses moments brûlots sur l'industrie pharmaceutique. L'histoire de Ron Woodrof commence à l'aube de la seconde moitié des années 80. À cette époque, le sida est à peine découvert et la composition du virus échappe encore aux recherches médicales. Le film révèlera progressivement la "magouille" des institutions médicales: Les premières victimes du virus sont pratiquement utilisés en tant que cobaye pour des expérimentations vaines et dangereuses. C'est contre ça que va se monter le personnage de McConaughey, affaibli, maigre et blafard, mais avec cette flamme de ce dire que même malade on est pas mort. C'est un moment-clef du film qui entre alors dans sa meilleure partie.
Jusque dans sa première moitié, le film est globalement passable. On y voit un déroulement de scènes un peu creuses avec un montage un peu poussif (une succession de séquences de moins de 2 minutes qui se succèdent en un éclair) sensées introduire sur la personnalité, pour le moment homophobe, borné et misogyne de on. Après cette demi-heure plutôt plate, le film se centre enfin sur le combat d'un homme contre un empire pharmaceutique. Car l'amélioration des soins apportés par Ron va gêné les institution médicales qui vont ne pas cesser de lui mettre des bâtons dans les roues. Sa quête va prendre des tournures disproportionnées: partir à l'étranger pour dégoter les avancées médicales des autres continents, se déguiser (un peu à la manière d'un Frank Abagnale Jr.) pour échapper aux contrôles de douanes. Ce qui va démarrer comme un business va devenir une aventure humaine sous le signe de la compassion, animée par cette révolte de ne plus vouloir être usé comme de la chair à pâté par les hôpitaux.

Car Dallas Buyers Club c'est aussi l'histoire de ce Ron Woodrof, incrné par McConaughey en état de grâce, une fois la première demi-heure barbante du film passée. Il anime de toute ses forces restantes ce cowboy misogyne, homophobe qui va s'épanouir face à une mort imminente, s'émanciper des préjugés de son costume de cowboy et d'ouvrier pour s'imprégner de la tolérance et la bienveillance. C'est pas toujours très subtil mais ça fonctionne. Une évolution de personnage qui prime sur l'académisme rébarbatif du scénario de certaines scènes. Cependant la mise en scène reste édulcorée. 
Alors, pourquoi voir Dallas Buyers Club? Pour ce combat ardent livré face aux autorités. Pour McConaughey et Jared Leto qui électrisent cette lutte jusqu'aux bout de leur forces.

Ce shéma d'une double histoire en une profite énormément au dernier film de Vallée. Mais force est de constater qu'au final ce sont les prestations des acteurs qui marquent le plus. C'est donc en toute logique que seuls eux deux ont été retenu aux nominations pour les Oscars.

Note: 3,5/5 

The Ryan Initiative, ->"Tapis Dans l'Ombre"

Cinquième volet des aventures de Jack Ryan, ex-analyste de la C.I.A devenu agent opérationnel, au cinéma. Né de la plume de Tom Clancy, le personnage a connu cinq incarnations sur grand écran, et pour la première fois le scénario ne se base sur aucun roman de la série du regretté écrivain. En prédécesseur de Chris Pine on retrouve Alec Baldwin (À la Poursuite d'Octobre Rouge), Harrison Ford (Jeux de Guerre, Danger Immédiat) et Ben Affleck (La Somme de Toutes les Peurs). À sa manière, le personnage de Jack Ryan est peut-être en train de s'imposer dans la culture à la façon d'un James Bond américain. The Ryan Initiative s'impose comme le premier opus d'un reboot de la saga. Plus complexe et adulte que la moyenne des thrillers à action-hero, ce film annonce des débuts prometteurs pour un nouveau départ de Jack Ryan, malgré, toutefois, quelques facilités dans le scénario.

L'intelligence de la franchise 'Jack Ryan' réside dans une intelligence des enjeux de l'action; on peut parler d'une certaine maturité: Pas de bad-guy prêt à faire sauter la planète sans motif cohérents... Les adversaires de Ryan sont pratiquement des terroristes, des dangers à une échelle géopolitique. Ancrée dans une réalité convaincante, The Ryan Initiative peut se permettre des séquences bastons, plutôt traditionnelles des films d'action. Grâce à son contexte, ce nouvel opus réussit là où la plupart des film d'action échoue: Donner un sens crédible à ses
scènes musclées. Ça n'as pas la même nervosité que chez Greengrass, mais ça reste plausible. Ryan c'est aussi  un héros patriotique (mais pas de façon péjorative comme on peut le sous-entendre), tout est là pour bien définir les motivations et la profondeur des personnages, même du côté des "bad-guys". La maturité de l'univers de Jack Ryan tient aussi dans les caractéristiques humaines de son héros, qui permettent une proximité entre le personnage fictif et le spectateur. Jack est autre chose qu'un condensé de muscles. C'est avant tout un analyste avec un passé d'ex-marine. Avant de flanquer des tatanes, il possède d'abord une capacité de réflexion presque hors norme.
Original et pertinent donc captivante, l'histoire de Jack Ryan se déroule sur fond de stratagème financier et de terrorisme capitaliste. Comme dans les romans de Clancy, l'ombre de la Guerre Froide plane sur ce techno-triller. L'action se passe à Moscou où un as de la finance menace de plonger les États-Unis de retomber dans une seconde Dépression

Mais The Ryan Initiative souffre quand même de certaines scène que l'on pourrait décrire comme des archétypes visant à amener le plus de spectateurs (masculins) en salle. Évidemment le personnage de la petite amie va devenir une faiblesse pour Ryan. Mais lorsque l'intrigue initial est relayé au second le plan de l'histoire au profit des scènes (très pénibles) où le personnage principal vole au secours de sa copine, kidnappée par les méchants russes, le film s'essouffle et se retrouve à deux doigts de perdre son âme. La faute vraiment à ces stéréotypes du divertissement hollywoodien dépassés: des ennemis russes qui passe dans la caricature, et le lead féminin ébahi par la témérité du héros principal. En bref, ce que Kenneth Branagh (réalisateur et acteur du financier "bad-guy" russe) avait réussi dans la première moitié de son film, fini complètement par passer à la trappe... Remarque pour une fois, Branagh n'as pas cherché n'a pas cherché à insérer, une nouvelle fois, un vent shakespearien dans son thriller d'espionnage. Ouf! Mais l'équation de retrouver les formes classiques du film d'espionnage ne consiste en rien à user des formules de ce pseudo- suspense sentimentaliste archaïque et blafarde. De plus, il faut reconnaître que ce Ryan n'est pas vraiment la recrue fantôme que sous-entend le titre.

Malgré ses défauts, The Ryan Initiative possède bien quelques qualités singulières. Après le succès mitigé de La Somme de Toutes les Peurs, douze ans au paravant, Jack Ryan renaît au mieux de ses cendres. Gardons le meilleur en lumière et espérons de même pour la suite de ce reboot.

Note: 3,5/5

mercredi 29 janvier 2014

The Hateful Eight, le nouveau projet avorté de Tarantino

Fin Novembre dernier, le réalisateur Quentin Tarantino avait annoncé, lors de son passage au Tonight Show de Jay Leno, qu'il travaillait sur un nouveau scénario. Il spécifiait la chose en expliquant qu'il s'était tellement éclaté sur le tournage de Django Unchained, qu'il préparait un nouveau western, mais qui ne sera pas une suite à son dernier film.

Il faudra attendre le mois de Janvier 2014, le week-end des Golden Globes plus précisément, pour en apprendre plus sur ce nouveau projet. En effet, la chose devait s'intituler The Hateful Eight, et devait raconté les aventures d'un duo chasseur de primes. Le réalisateur aurait déjà courtisé les acteurs Christoph Waltz (tout deux inséparables depuis 2009, avec Inglourious Basterds) et Bruce Dern (ce qui aurait marqué la deuxième collaboration de l'acteur avec le cinéaste, puisque qu'il avait joué une scène, en tant que premier maître du personnage de Django, dans le film précédent de Tarantino). La news a fait rapidement le tour du monde. Les Frères Weinstein état déjà rattacher à la production du projet, et une date de début de tournage avait déjà annoncé vers l'hiver 2014 pour une sortie en Décembre 2015...
Les choses allaient-elles un peu trop vite ?


Quoiqu'il en soit, 10 jours plus tard le réalisateur enterre son nouveau projet définitivement. La raison? Son manuscrit aurait fuité à Hollywood. Le réalisateur s'est déclaré "très déprimé" à propos de la chose, au magazine Deadline. Ce qui est étonnant c'est qu'il n'avait rien eu contre le fait que se soit le cas sur son précédent scénario, celui de Django. L'affaire s'explique lorsque Tarantino reconnaît avoir accepté la diffusion du scripte, à peine fini, de Django Unchained sur le Net. Or, le cinéaste affirme que la fuite de The Hateful Eight s'est fait dans son dos, ce que le réalisateur a vécu comme une véritable "trahison". De plus, il pointait directement des coupables.
En effet, le metteur en scène de Pulp Fiction confiait à Deadline qu'il avait donné son si précieux scripte à six personnes, dont les acteurs Tim Roth, Bruce Dern, Michael Madsen et le producteur Reggie Hudlin, autrement dit que des habitués du cinéma de Quentin. Une
première info qui vient démentir le rumeur sur la partition de Waltz au casting. Dans la foulée, Tarantino innocentait Tim Roth et Hudlin, mais il ne blâme pas pour autant les deux autres acteurs. QT soupçonne plutôt, l'un de ces deux acteurs d'avoir fait lire le scripte à son agent qui l'aurait ensuite divulgué à travers tout le milieu hollywoodien. Bref, principalement des sous-entendus, quant à la cupalbilité de certaines personnes et au drame de la situation, assez mal vus par la planète cinéma.
Par conséquent, l'avenir de The Hateful Eight se tourne plus vers la librairie que le grand écran. Tarantino prévoie de publier son manuscrit et de ne jamais revenir à l'adaptation... pour l'instant.

Toutefois, la crise du cinéaste reste incomprise pour beaucoup de fans et de professionnels, surtout en amont du sort de son précédent scénario sur le Net, alors que la phase de pré-prod débutait à peine. Ce scandale (à l'échelle de sa propre personne) confirme le tempérament, un peu orgueilleux du réalisateur, réputé pour plusieurs coup de gueules lors d'interviews (vu dernièrement avec un journaliste anglais pendant la promo de Django) ou parfois mêmes avec les producteurs... De plus, le réalisateur en rajoute une couche, Il vient d'entamer une poursuite judiciaire contre Gawker, le site qui a mis en ligne le lien pour télécharger illégalement le scénario, pour violation de droit d'auteur.
Mais cette affaire ne révèlerait-elle pas, surtout, l'indécision du cinéaste quant à sa carrière...
Revenons un an au paravant. Pendant la promotion de Django Unchained et la campagne pour les Oscars, Quentin Tarantino révélait qu'il envisageait de mettre un terme à sa filmographie. Un désir de retraite anticipée qui a surpris beaucoup de monde. Le motif? Un sentiment de fatigue se faisait ressentir dans les propos du jeune prodige révolutionnaire des années 90. Effectivement, le cinéaste énonçait le fait qu'il se sentait de ne plus d'être au top de son génie créatif au long des années à venir et qu'il était préférable de renoncer  aux plateaux de tournage, plutôt que de réaliser des films fatigués, comme c'était le cas de nombreux metteur en scène de son âge, qu'il tenait en exemple. Par conséquent, Tarantino évoquait d'arrêter sa carrière après son dixième film en tant que metteur en scène, (ce qu'il lui laisserait une marge de deux prochains long-métrages), histoire de terminer sa lancée créative, dont le cinéaste parlait pour décrire son ressentiment à propos de son potentiel artistique, qu'il sentait à son apogée depuis Inglourious Basterds.

Crise de la cinquantaine? Remords de pré-retraite? Indécision sur son avenir? Doutes quant à la qualité de ses projets actuels couchés sur papier? Certains de ces états d'âme (éventuels) du réalisateur pour être bien la source de la façon dont il s'est emporté vis à vis de la tournure qu'à pris son manuscrit. Et pour cause, rien ne nous confirme que le réalisateur n'éprouverait pas des incertitudes ou des soupçons sur sa vie future. Il est fort probable que The Hateful Eight soit un film dans lequel le cinéaste n'y croyait pas vraiment, ou que son idée de retraite le mettent dans un embarras pour qu'il soit hésitant à l'idée de définir clairement ce que sera son prochain projet. Voire même qu'il est envie de renoncer à mettre fin à sa carrière, afin de suivre le dynamisme de ses cinéastes modèles (comme Martin Scorsese ou Tsui Hark).


Que prépare l'avenir pour Quentin?
Et bien, il semblerait que le cinéaste ait bossé sur un autre scénario en amont de la préparation de ce qui devait être son nouveau western. Un scénar' avec lequel QT s'attaque à un nouveau genre: Le film carcéral. On en sait pas plus pour le moment...

Rappelons que The Hateful Eight n'est pas le premier projet avorté du réalisateur. Tout le monde connaît le destin tragique de son premier film tourné en amateur, My Best Friend's Birthday. Après Jackie Brown, Tarantino avait pour ambition d'enchainer sur l'adaptation du roman de Ian Fleming, Casino Royale, bien avant la version avec Daniel Craig, qui débouchera en salle. QT souhaitait une adaptation fidèle du roman, le film se déroulerait dans les années 60 avec une contextualisation rétro. À l'époque, Tarantino avait le soutien de Pierce Brosnan (qui tenait le rôle de James Bond). Mais sa version n'a pas convaincu les producteurs de la franchise, et Tarantino n'obtiendra aucune suite à ses négociations avec Barbara Broccoli et Michael G. Wilson.
Fut un temps aussi où Tarantino voulait faire un spin-off de Reservoir Dogs et de Pulp Fiction, focalisé sur les personnages des Frères Vic et Vincent Vega, intitulé The Vega Brothers. On y aurait suivi les jumeaux des deux frères (tout deux morts dans leur film respectif) dans leur quêtes de vengeance qui aboutirait à Amsterdam -selon les propos de Michael Madsen, lors de sa présidence du jury au festival des Champs-Élysées, en 2012-.
Tarantino avait également mentionné de faire un second dyptique, en sequel à Kill Bill.
D'autres films (bien moins tentants) ont également été un moment annoncé, même si ça tenait plus des rumeurs:
Killer Crow, un film de vengeance sur la maltraitance des soldats afro-américains pendant la Seconde Guerre mondiale. Un remake du film Faster, Pussycat! Kill! Kill! avec, apparemment Lady Gaga ou Britney Spears dans un rôle de femme lesbienne virtuose du revolver...
Mais aussi d'autres adaptations d'Elmore Leonard, dont Forty Lashes Less One, un western contenant un Apache et Afro-Américain sur la traque des cinq bandits les plus dangereux de l'Ouest, afin d'échapper à la pendaison. Une adaptation du comic-book SF Luke Cage des écuries Marvel. L'idée de réaliser un film de super-héros a été conservée par le cinéaste, mais pour le sien.

lundi 27 janvier 2014

Le Vent Se Lève ->"Kazemusha"

À 73 ans, le cinéaste Hayao Miyazaki tire sa révérence avec un dernier chef d'oeuvre. Le Vent Se Lève rend parfaitement hommage aux 42 années de carrière de celui qui est considéré comme le maître de l'animation japonaise. Regroupant tous les thèmes familiers du cinéma fantastique de Miyazaki (sa poésie du rêve, son ode à la nature), l'ultime long-métrage de Miyazaki affiche un grand tournant dramatique, inspiré de la vie d'un jeune ingénieur en aéronautique à l'aube de la Seconde Guerre mondiale. Sans manichéisme et avec beaucoup d'émotion sincère, le Père des Studios Ghibli livre une déclaration d'amour à son propre pays, tout en maitrisant son virage vers le film réaliste. Mais il n'en apparait pas étranger à la filmographie du senseï.

Tout d'abord, une rétrospective sur ce géant de l'animation. Hayao Miyazaki c'est une enfance marqué par le chaos de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi pour une véritable passion pour les mangas qui va le conduire vers une vocation pour le dessin. En 1963, commence alors un début de carrière chez la référence d'animation nippone du moment, les studios Tôei, en tant qu'intervalliste (key animator). C'est à cette époque qu'il rencontre son futur associé, Isao Takahata.  Il rejoint par la suite le concurrent direct de Tôei, A Production. Par la suite, il développe en collaboration deux feuilletons animés pour le compte d'un autre studio, Heidi et Conan, Le Fils du Futur. On est en 1978, ces deux projets sont entièrement salués comme une réussite de genre, ce qui va permettre au réalisateur de gagner en notoriété. À la faveur d'un nouveau studio, Miyazaki signe son premier film en 1979, Le Château de Cagliostro.
Pendant 5 ans, Miyazaki va se consacrer à son projet de Nausicaä de la Vallée du Vent, qu'il développe d'abord en bande-dessiné, avant de s'en servir comme tremplin, en tant que scripte et story-board, vers une adaptation sur grand écran. Le succès est tel que Miyazaki et Takahata fonde leur propre studio. L'année 1985 voit la naissance de Ghibli. inspiré par les influences épiques de Kurosawa et Mizoguchi, ainsi que par les fables d'aventures, Miyazaki va alors se focalisé sur les film de voyage du corps et de l'esprit, à la fois fantastique et nostalgique. 'aversion de la guerre est aussi commune à son oeuvre. On retrouve aussi dans son cinéma une thématique fougueuse des éléments naturelles, comme le ciel ou la forêt, parfois l'eau. Mais aussi de l'homme, la famille, l'enfance et les rêves son au coeur de sa filmographie. Tous ces éléments sont à la genèse des films cultes du cinéaste: Le Château dans le Ciel, Mon Voisin Totoro, Kiki la Petite Sorcière, Porco Rosso, Princesse Mononoké, Le Voyage de Chihiro, Le Château Ambulant, Ponyo Sur la Falaise.
Maintenant retraité Miyazaki laisse un studio, non pas orphelin (car le cinéaste reste actif, notamment dans l'entretien du musée Ghibli, et dans le milieu des planches à dessin), mais flamboyant, boosté par l'influence du maître qui a donné naissance à un genre et une vague  de jeunes réalisateurs, dont certains seront chez la concurrence émergente (Studio Chizu).
Voilà, Ghibli, un studio, un empire. Hayao Miyazaki, un créateur, un passionné de renommée internationale. Une oeuvre salué par les piliers de l'animation US, Pixar a rendu hommage au réalisateur en insérant le personnage de Totoro sous forme de peluche dans Toy Story 3. En presque une moitié de siècle de travail, ce génie originaire de Tokyo laisse une empreinte mémorable dans le milieu de l'animation et du Cinéma en générale.

Destiné à la base en format manga papier, Miyazaki revient finalement au planches à dessins de son studio pour un dernier chef-d'oeuvre du 7ème Art. Pour le titre de son dernier film, Miyazaki a repris le premier vers du dernier quatrain du poème Le Cimetière Marin, de Paul Valéry: "Le vent se lève... Il faut tenter de vivre!"
Première approche poétique du cinéaste sur ce film plus historique que fantastique. Pourtant, Le Vent Se Lève n'en est pas moins singulier du cinéma miyazakien. Le milieu de l'aviation est un sujet qui passionne le cinéaste, c'était déjà le contexte de Porco Rosso. Mais qu'y a-t-il de si singulier dans ce dernier film. Et bien, le cinéaste s'est retrouvé à travers le personnage de Jiro Horikoshi. L'histoire montre cet ingénieurs comme le créateur d'une machine à tuer, le chasseur Mitsubishi A6M Zero dont il est question dans le film. Mais la vision du cinéaste nous montre un jeune homme suivre ses rêves d'enfants, dépassé par la réalité et le contexte économique et guerrier du Japon des années 30. Pour Miyazaki, Horikoshi est principalement un garçon qui a combattu son handicap (étant myope, il ne pouvait pas devenir pilote) pour accomplir son rêve. Horikoshi est un rêveur, tour à tour la tête dans les nuages, puis dans les étoiles. Si le thème de la famille est plus en retrait dans ce long-métrage, ceux du rêve et de la nature sont bel et bien omniprésents. C'est en cela que Le Vent Se Lève rejoint le reste de la filmographie du cinéaste, la dimension fantastique est bien au coeur de ce film au réalisme historique. Elle est incarnée par les rêves constants du personnage principal. En une fraction de seconde, on bascule de la réalité à une dimension rêvée (éveillé ou non).

Le Vent Se Lève est bien plus qu'un film historique. C'est une vision poétique, une ode au Japon lors de plusieurs de ses heures sombres (guerre, épidémie, dépression). Poétique puisque l'aviation, voler dans les airs s'annonce comme un échappatoire, auquel le vent joue un rôle important, s'imposant comme un élément à part entière. Il est à la jonction entre les deux dimensions du film (réelle et fantastique), par, évidemment, tout ce qu'il regroupe, à savoir le ciel, l'air et la nature. Nature, autre thème cher au cinéaste, présent dans son ultime chef-d'oeuvre, par la simple beauté du souffle du vent sur les nuages, hélices, brins d'herbe ou mèche de cheveux. Bref, comme à son habitude, une vraie cosmogonie presque merveilleuse est développé par Miyazaki. Alors, quelle est la force de sa poésie? Qu'est ce qui soutient sa thématique évoquée ci-dessus... ? Son coup de pinceaux, la puissance émotionnelle de son dessin, véritable ballet coloré, qui surpasse celle des mots. Ici, plusieurs séquences-chocs silencieuses resteront inoubliables. Celle du séisme qui fait la gloire funeste de la Nature, où tout ce que l'homme a entrepris pour dominer la Nature se retrouve balayé. Une autre séquence aussi belle que macabre amène la guerre. Par un ciel déchiré par des nuages, Jiro observe les lumières semblables à celles de l'éclair dans le ciel. Puis il se retrouve confronté à la véritable source lumineuse: Un avion explose en vol et le voilà au milieu d'une pluie de débris. Aucun cinéaste ne nous avait habitués à des scènes spectaculaires encore dessinées au crayon, bien que l'on doivent le reconnaître ses scènes ne sont pas totalement silencieuses. Le Vent Se Lève est bien évidemment l'ultime collaboration entre le cinéaste et son compositeur attitré, Joe Hisaishi. Tout deux formes l'un des couples réalisateur/compositeur les plus emblématiques du Cinéma, avec pas moins de dix projets en commun et ne complémentarité qui ne perd jamais de son éclat.

Hayao-sensaï fait donc ses adieux avec une bel réussite. Un film qui sort un peu de son habitude avec une ampleur dramatique vraiment attendu au tournant. Toute fois, s'en est pas vraiment fini avec le cinéaste jalonnais car Le Vent Se Lève devrait faire l'objet d'un très bon director's cut (le film devait faire initialement trois heures). De quoi

Note: 4,5/5

dimanche 26 janvier 2014

Match Retour ->"Boxe-Office"

Une comédie dont l'attrait principal est son affiche: Sylvester Stallone, opposé à Robert DeNiro, sur un ring. Autrement dit, ça représente, pour les spectateurs, l'opportunité d'imaginer l'issue d'un combat (fictif) entre Rocky Balboa et Jake LaMotta. Toutefois, la production n'a pas communiqué s'il s'agissait d'une coïncidence ou d'un choix délibéré, même si tout ce qui est dans et autour du film surfe bien sur ce point. Réalisé par Peter Segal, réalisateur de Max La Menace, Self Control ou encore de La Famille Foldingue, ce Match Retour ne risque que pas d'être à la hauteur de vos attentes...

Pourquoi? Parce que plutôt s'adresser aux amateurs du film de boxe et leur proposer une comédie parodique du genre, Segal et son scénariste livre un long-métrage fade à la sauce bien trop mielleuse pour prendre aux trippes, afin de le destiné à plusieurs gammes stéréotypés de spectateurs. Ainsi, Match Retour est pas loin d'aligner tout les clichés débiles qui lui fouterait la honte dans un vestiaire avec tous les autres films de boxeur. Bien qu'il se veuille sans prétention, il se révèle plus inoffensif qu'innocent. Intégré une histoire d'amourette ou de filiation perturbés, affaibli énormément le potentiel comique de la thématique du film. C'est bien ça l'erreur principal de Match Retour, d'être constamment à deux doigts d'égarer son sujet. Ce qui était une idée original se transforme vite et devient agaçant sur la longueur.

Revenons à l'idée de départ. Raconter une vieille rivalité du ring éteinte depuis 30 ans, se réveiller à l'ère du buzz médiatique et numérique... Sur le papier ça peut être alléchant, d'autant plus que l'humour du film joue principalement sur le "syndrôme expendables": Remettre au goût du jour des dinosaures (personnages à l'écran et acteurs devant la caméra) d'un genre cinématographique particulier. Car ce qui avait fait le charme des deux premiers volets de la dernière franchise créée par Stallone lui-même, ont perpétué une vague de films où les star-pilliers des films d'action des années 80 reviennent sur les devants de la scène,tout en affirmant leur côté badass et en déconnant principalement sur le décalage entre "jadis" et maintenant.
Ainsi, dans Le Dernier Rempart, Schwarzy défenestrait une porte devant des citoyens lambdas qui lui demandaient comment il se sentait, question à laquelle Arnold répondit "Vieux". Dans le dernier Die Hard, Bruce Willis voyait son fils marcher sur ses pas. Pas question de paraître has been devant la relève. Par conséquent, on voyait Bruce/John tester le taux de testostérone de sa progéniture en lui demandant "Tu veux un câlin?", lequel répondait "C'est pas nôtre style dans la famille". Bruce obtenait le dernier mot, "C'est clair", en admettant le fait. Même chose pour Stallone qui, dans Du Plomb Dans La Tête, se faisait chambrer par son acolyte à cause de ses goûts musicaux eighties et de son ignorance du support mp3.
Là pareil, prise de poids, perte de souffle et d'endurance sont au programme pour ces deux acteurs. En revanche, pour les clins d'oeil rétros, ll faut oublier Raging Bull. C'est l'ombre de Rocky qui est omniprésente. Alors oui, évidemment que l'on retrouve le survêtement gris, les quartiers ruraux aux briques rouges (Pittsburgh comme contextualisation c'était plutôt bien trouvé), les pièce de viande et l'entrainement à l'ancienne. D'ailleurs, ce n'est pas toujours très fin et ça peut vite devenir agaçant.

DeNiro s'en donne à coeur joie dans le film. Joué la vieillesse et tout ce qui va avec, c'est le même sujet dans ses dernières comédies. Son plaisir est vraiment communicatif, il est celui qui s'en sort le mieux dans Match Retour. Dommage que l'on ne peut pas en dire autant de Stallone. Autant Rocky était un personnage gentil, naïf et attachant, autant son ersatz dans Match Retour est mièvre. Exempt de tout défauts, il en demeure un personnage vide, rien de plus. De toute façon, il faut bien reconnaître que la palette d'émotions de Stallone est bien plus réduite que celle de DeNiro. Par moments, les piques que se lancent les deux acteurs sont savoureux. Mais encore une fois, qu'importe l'issue du combat physique, c'est DeNiro qui remporte les échanges verbaux.
Mais le reste du casting s'en sors moins bien... Merci Argo de proposer à Alan Arkin d'autres rôles que celui de vielle ancêtre presque gâteux, que tout le monde croit dépassé. Kevin Hart qui avait su être sobre dans 5 Ans De Réflexion revient là presque à ses erreurs de débutants. Mais est-ce vraiment de sa faute? Il y a surement un problème à Hollywood qui réside dans le fait que quand on un acteur noir à Hollywood et que l'on ne s'appelle pas Denzel Washington ou Morgan Freeman, on est condamné à joué des jeunes black au style bling bling, à la culture hip-hop, qui jacassent sur les blancs. Kim Basinger est aussi loin d'être radieuse. Sans vouloir passé pour un connard superficiel, anti-chirurgie esthétique, je trouve que sa dose de bottox (on en oublierait presque que Sly) la conduite à une réduction de mobilité de ses muscles du visages et à des expressions faciales totalement inertes. Quant à Jon Bernthal, il faudrait faire la part des choses son personnage est nul, pas lui.

En bref, l'amas de cliché qui noie le film a trop tendance à gâcher ce qui aurait pu être un simple plaisir coupable de spectateur. Tout n'est pas forcément jetable mais on est vraiment passé pas loin de la morale gourde et de l'happy-end catastrophique. Si on tient voir DeNiro donner la réplique à Stallone, il faut peut-être se limiter à Copland. Car le meilleur atout de ce film reste surement les caméos dans la dernière scène post-générique. En tout cas, on est jamais à l'abri de voir Bob dans Expandables 4 
  
Note: 2/5  

vendredi 24 janvier 2014

12 Years A Slave ->"Looking For Freedom"

Un grand film d'une beauté cruelle. Pour sa troisième le cinéaste britannique Steve McQueen adapte l'histoire de Solomon Northup, afro-américain né libre, puis trahi et vendu comme esclave. Un puissant impact visuel et mental, et regard profondément engagé sur le film, font de lui un candidat sérieux pour les Oscar, à juste titre. Retour sur une des périodes les plus sombres de l'histoire de l'humanité, traité par une mise en scène brillante.

Cruel, glacial, bouillonnant, cru, violent mais poignant, tous ses adjectifs caractérisent la direction du cinéaste. Steve McQueen réussi une parfaite adéquation qui marque profondément le spectateurs. Cruel et glacial, car il n'en faut pas beaucoup à McQueen pour montrer les violences et horreurs physiques et psychologique de l'esclavage. Grâce à une mise en scène limpide qui sait chorégraphie la sauvagerie de la traite négrière, le cinéaste ne s'attarde sur aucun pathos. Clairvoyant, il plonge rapidement le spectateur dans le vif du sujet. La scène de la trahison est brève mais efficace: Plus en état de sobriété, Solomon s'endort dans son lit et se réveille, enchaîné, dans un cachot. Arrive un contre-maître qui aussitôt le flagelle. L'incompréhension et la peur qui passe à travers les hurlements du personnage principal devant subissant cet acte et la voix braillarde du négrier lui beugler "Tu es un esclave" donne parfaitement le ton et illustre authentiquement le passage soudain entre deux opposés que sont la liberté et l'esclavage.
Bouillonnant et violent, comme les conditions climatiques des plantations, la pénibilité du travail qui fait suer à grosse goûtes, la colère et la rage qui anime les deux "clans".
Cru, comme la violence des images, comme celles du fouet qui déchire le dos des Noirs, et la réalisation qui laisse une sensation de cuir sur la peau.
Poignant par sa dimension humaine et le regard que le cinéaste porte sur son récit et sur plusieurs siècles d'Histoire.

Tout est parfaitement retranscris, l'ambiance oppressante qui condamne les esclaves à se tenir aveugle, sourds et muets pour avoir une chance de rester en vie le plus longtemps possible. Un plan séquence à la limite du soutenable montre le personnage de Solomon pendu dans la boue, sur la pointe des pieds avec la vie de la plantation qui s'anime autours de lui, sans que personne n'ose lui porter secours. Également la sauvagerie, l'immoralité de l'esclavage qui dépasse tout les personnages du film ou même de l'Histoire en générale. Mais surtout les différentes relations entre les personnages. Comme Tarantino avait déjà su si bien le faire sur Django Unchained, McQueen a effectué un vrai travail de restauration sur la diversité des rapports maîtres-esclave possibles en cette ère. Entre la cruauté que portent certains négriers et propriétaires de plantation sur leur esclaves on observe aussi des Blancs qui s'attachent à leurs esclaves, veillent sur eux mais leur porte constamment cette propriété matérielle malsaine.
La tension dramatique du récit tient également à la vision que le réalisateur prête à l'encontre des marécages de Louisiane où se déroule les deux/tiers du film. Steve McQueen avait déjà filmé New-York, dans son précédent film Shame, en lui donnant l'aspect d'une jungle. Sur 12 Years A Slave, il filme, par quelques plans oniriques, les saules des marais comme une terre de désolation, comme si ces branches tombantes dans l'eau boueuse et vaseuse reflétait le moral des esclaves.
Mais en opposition à ces images d'une beauté funeste, le réalisateur a tourné des scènes de chants rythmés qui marque l'espoir de chaque esclave et l'avènement du Gospel.

L'ensemble des acteurs devant la caméra contribue à porter le film au niveau des espérances de McQueen. Citons, simplement pour faire court, Chiwetel Ejiofor dans le rôle principal, qui livre une prestation inouï. Seulement à travers son regard et ses yeux criards, l'acteur parvient à exprimer toute la détresse du personnage. Cependant, se contenter de ça, nous ferait passer à côté de sa prestation physique, mené par sa voix suave, presque soul. Michael Fassbender, inséparable de McQueen depuis les débuts de sa filmographie, apparait ici dans le rôle d'un propriétaire de plantation vil, transpirant la haine, aux frontières de la folie. Une première pour l'acteur, qui s'en sort à merveille. Un personnage clef de l'approche du cinéaste sur sa thématique car il est au coeur de ces rapports maître-esclave complexes. De part son attirance pour une des esclaves et son relation avec Solomon, où la crainte de l'autre est mutuel, le réalisateur et l'acteur en ont tiré un personnage, certes dépravé, mais profondément humain.
Steve McQueen signe là son meilleur film et s'inscrit comme le leader de la révolution blackpower hollywoodienne aux côté des réalisateurs Ryan Coogler et Lee Daniels.
J'aimerais également souligné le travail d'Hans Zimmer sur 12 Years A Slave. Le compositeur allemand nous avait habitué à des partitions au rythme épique. Pour ce film, il est revenu aux instruments à cordes pour des morceaux plus singulier, mais toujours aussi percutants.

Note: 4,5/5

jeudi 23 janvier 2014

La Vie Rêvée De Walter Mitty ->"Globe-Stiller"

Jusqu'à présent la carrière de réalisateur Ben Stiller, acteur issu de "l'école" du Saturday Night Live, c'était surtout une comédie dramatique, Génération 90, égarée parmi trois farces satiriques cultes, Disjoncté, Zoolander et Tonnerre Sous Les Tropiques. Avec LaVie Rêvée De Walter Mitty, Ben Stiller effectue un virage réussi vers la chronique tendre et la comédie d'aventure.

La Vie Rêvée De Walter Mitty est un remake de The Secret Life Of Walter Mitty de Norman Z. McLeod, sorti en 1947. Mais ici, on peut vraiment parler d'un remake légitime dans le sens où la version de Stiller s'émancipe totalement du film original. Walter est un rêveur éveillé, passif dans saviez active, enfermé dans son quotidien de responsable du département photo du magazine LIFE. Sa seule échappatoire, s'évader à travers ses aventures où il partage ses aventures rêvées extravagantes et drôles avec la femme qu'il aime en secret. Pourtant, à l'aube de la fermeture de LIFE, Walter se retrouve confronté à la dure réalité, chargé de retrouver la photo de la une du dernier tirage, il va alors trouver le courage de passer à l'action dans le monde réel et s'embarquer dans un voyage autours du monde sur les traces de son associé photographe qui devait lui envoyer le fameux négatif. Walter va vivre une aventure au delà de ses attentes et le faire aller de l'avant.

La première réussite de la réalisation de Ben Stiller est de parfaitement mêler les rêves et les aventures réelles, même une fois que son personnage a entamé son périple. On est constamment en plongée dans une exploration esthétique et spirituelle. Les prises de vue effectuées en amont du tournage ont été judicieuses. L'équipe technique a posé sa caméra dans des décors naturels spectaculaires (Islande, Groenland, Himalaya). Stiller ajoute à ça des actions sensationnels qui ajoute un côté épique aux péripéties de Walter (une descente de vallée en long board, une course en voiture contre une éruption volcanique, un saut depuis un hélicoptère dans l'Atlantique). La recette de Stiller provoque une bonne dose d'endorphine. Rire et extasie sont rendez-vous. La photographie joue beaucoup en faveur de cette esthétique douce et rêveuse, quelque part entre les spots publicitaires de Michel Gondry pour Air France et les photos de reporters globe-trotters. La bande-originale du film renforce également le voyage interactif due Walter et du spectateur. La collaboration entre Ryan Adams, Theodore Shapiro et José Gonzalez propose des morceaux (indie folk, rock) qui nous transplanent pendant 114 minutes. Grâce à un scénario qui évite toutes formes de niaiseries, on prend part à la fantaisie des évènements, à la romance entre le personnage de Stiller et celui de sa collègue du Saturday Night Live et aux effets spéciaux gentiments simples.

Le jeu de Ben Stiller prend également de l'ampleur, son incarnation sensible de ce personnage rêveur, héroïque et romantique à sa façon est totalement immersif. Une prestation efficace et sincère à travers laquelle chaque spectateurs se reconnaitra.
Le casting est aussi astucieux: Admirable Kristin Wiig qui ferait craquer n'importe qui. Shirley MacLaine, radieuse, Adam Scott et Patton Oswalt assurent le job, malgré leur apparition furtive. Plus, une découverte, Ólafur Darri Ólafsson en pilote d'hélio un peu excentrique. Autre choix perspicace de la production? Casté Sean Penn pour le rôle du photographe-aventurier, un rôle qui va bien avec la dégaine de l'acteur.
Un film qui regorge d'esprit de road-movie et de film d'aventure. Une expérience de cinéma à part entière. Car La Vie Rêvée Walter Mitty est surement ce qu'on attendait toujours d'un film, le fruit du parfait mélange entre expérience de voyage, romance et rêve.

Note: 4/5


mercredi 22 janvier 2014

Life's Too Short ->"Inside Warwick Davis"

On ne présente plus Ricky Gervais et son humour... Le titre de sa troisième série, Life's Too Short, annonce parfaitement le ton cynique et ironique qui plane sur ces huit épisodes. Il s'agit d'un faux documentaire (même construction narrative et découpage technique que sur The Office) sur la vie de Warwick Davis, acteur de petite taille, connu auprès de la communauté geek pourvoir incarné des rôles dans les grandes franchises ou films cultes de science-fiction ou d'heroic fantasy, comme un Ewok pour George Lucas ou le professeur Flitwick dans la saga Harry Potter, ou encore pour avoir été la tête d'affiche de Willow de Ron Howard. Toutefois, Warwick Davis c'est une carrière plus vaste: C'est aussi la double-trilogie (discutable) des Leprechaun, Oberon dans Ray, Marvin dans H2G2, et plus récemment Hamm dans Jack Le Chasseur De Géants. Mais la série ne fera mention que des trois premiers rôles ci-dessus. Pourquoi? Parce que la série se cantonne à dresser un (auto)portrait pessimiste d'un acteur, toujours relayé dans des rôles de lutins, de nains, de gobelins et d'Ewok. Co-écrite par Ricky Gervais, Stephen Merchant et l'acteur lui-même, la série offre un regard sur Warwick Davis dans sa "vie quotidienne". Auto-dérision de la part des acteurs et humour noir font tout le potentiel comique charmeur de Life's Too Short.

Dans sa vraie fausse vie, Davis est divorcé, endetté et essaie de gagner sa vie en tant qu'agent artistique de personne de petite-taille, toujours dans l'attente d'une opportunité de renouer avec le succès. C'est pas gagné, car le Warwick Davis de Life's Too Short est un loser malchanceux bafoué, doublé d'un parfait connard méprisable.
L'acteur ne fait pas dentelle pour cette interprétation de ce double antipathique, interview pédante à la limite du faux-cul, attitude extrêmement péteuse, tout est joué par Davis pour se donner cette image scandaleuse. D'ailleurs, la série ne vas même pas prendre le parti des personnes de petite taille dans leurs défi constant face à leur pathologie. Mais plutôt celle de l'impudence vacharde de Davis sur la question et de son attitude à prendre de haut les autres nains. Alors que le président de la Cause des personnes de petites tailles, dont il fait parti, déclare que même les nains peule faire le métier de leur rêve, comme être médecin, il répond "À la limite proctologue". Une immoralité à toute épreuve qui le suit même dans son travail: Il n'offre que des contrats d'homme-projectile à ses clients...

Mais Davis s'en prend aussi plein la gueule. Son ex-femme ne lui fait pas de cadeau, le fisc l'a dans le collimateur. Warwick est maintenant un homme seul, qui a pour seul proche une secrétaire apathique et ses amis Ricky Gervais et Stephent Merchant qui ne le supportent plus. Ses huit épisodes marquent les combines foireuses de l'acteur pour effacer ses dettes.  Contrats humiliants et mauvais plans agravent sans arrêt la situation. Au quotidien, Davis doit sans arrêt essuyer les remarques déplacées à son égard de comédien nain méconnu par des journalistes irrespectueux et des passants indifférents à sa filmographie qui se limite à Star Wars, Willow et Harry Potter.
En somme, un faux portrait satirique dopé à l'auto-dérision et à l'ironie (il est tordant de voir Gervais et Merchant refuser à Warwick de lui donner le rôle principal de leur prochaine création...), sans jamais avoir peur d'aller vers la satire.

La série doit aussi beaucoup aux caméos qui ont joué le jeu de l'auto-dérision. Liam Neeson s'est prêter à l'exercice sarcastique, mais également Helena Bonham Carter et Steve Carell (par Skype). Toutefois, la plus grande performance dans le genre revient à Johnny Depp, qui interprète ici un acteur pro-méthode, assez merdeux et rancunier face à Gervais depuis les Golden Glopes 2011, le face-à-face entre les deux promet un grand moment (pliant) de numéro d'ego et de futilité de la part de Depp...
Bref, une série sans prétention, qui surfe un peu sur le charme de The Office et l'esprit de Extras. Que le prochain qui dit que l'humour anglais n'est pas marrant soit changé en jelly.

Note: 3,5/5

The Spectacular Now ->"Made In Sundance"

L'une des perles de la 29ème édition du festival de Robert Redford. The Spectacular Now a tout du film-archétypal du cinéma indépendant américain et propose, pourtant; une histoire original. On ne compte plus les long-métrages qui mettent en scène un héros adolescent, en apparence lambda (uniquement en apparence), confronté à un passage de leur vie extraordinaire. James Ponsoldt réussi, ici un tour de force en racontant l'histoire (écrite par les scénaristes de 500 Jours Ensemble) d'un lycéen, à l'aube de son diplôme et alcoolique. Porté par deux super bons jeunes acteurs, The Spectacular Now ne laissera personne indifférents.

C'est l'histoire de Sutter, jeune lycéen, marrant, amical, qui se soucie de ses proches, sociable et très apprécié en retour, qui pourtant enfoui un lui une vrai tristesse sur l'existence qu'il mène. Il n'a pas le coeur à partir en fac, se pose des questions quant à l'absence de son père, dont le sujet établi tabou par sa mère l'amène forcément à de mauvais rapports avec. Sutter ressent aussi le sentiment de ne pas être véritablement aimé. Bref, tout ses malaises l'amène à se conduire de façon à se sentir le mieux: Aucune projection pour le future, il vit uniquement pour l'instant présent -> "The Spectacular Now". À sa manière, Sutter est un battant car, malgré ses tourments, il n'est pas du genre à se recroqueviller en position foetale et s'apitoyer sur son sort. Non, il choisit de vivre au jour le
jour, tout en déconnant le plus possible pour faire abstraction de ses problèmes et enjeux que son existence lui amène. 
Mais forcément ce mode de vie passe pour un manque de rigueur, Sutter fini par se faire larguer par sa copine avec qu'il ne parvient pas à s'engager complètement. Une rupture qui renforce son sentiment d'être rejeté, dans laquelle il y voit une déloyauté envers l'amour qu'il portait à sa copine, et qui le plonge dans une soirée bien arrosée "afin d'oublier".
Le lendemain, il est réveillé, dans un jardin (pas le sien), par une camarade de lycée, Aimee, qui mène une vie très timide. Sur le papier, tout les opposent. Lui, toujours à se projeter sous les projecteurs. Elle, discrète et presque solitaire. Pourtant, Sutter cherche à l'aider en sympathisant avec elle et en lui faisant connaître le monde extérieur. Ils vont apprendre à se connaître et s'attacher l'un à l'autre. Rapidement une idylle se forme. Il va l'initier à son passe-temps favori, boire et faire la fête. Mais l'amour qui lui porte, va l'amener à le confronter à ce qu'il cherche à éviter, le pourquoi de son choix de vie.

Comment se projeter dans l'avenir si on a aucune trace de son passé? Grandir avec l'absence d'un père, c'est ça la source des maux moraux de Sutter. En partageant la vie de Sutter, Aime va être amener à l'accompagner lors d'une rencontre avec son père, après qu'il est repris contact avec ce dernier. Un rendez-vous qui le confronte à une dure réalité, Sutter découvre la nature de son père et se voit, à présent comme la progéniture d'une personne immature et irresponsable. Frustré, il va prendre tout ça contre lui. Par crainte de faire subir ce qu'il a ressenti constamment à quelqu'un d'autre, il se braque, et se blesse, se voit comme non méritant de la gentillesse d'Aimee, la poussant à rompre avec lui, qui ne comprend pas la raison, de par sa personnalité d'une extrême tendresse.
La dernière demi-heure du film, très poignante, se focalisent sur le travail de Sutter à évoluer, à évoquer ses plaies et à s'ouvrir à ce que ses proches pensaient tout haut mais évoquent pour la première fois.

D'une grande puissance émotionnelle, The Spectacular Now impressions aussi par l'ensemble de son casting. D'une part, par ses grands acteurs qui prennent le temps de revenir au cinéma indé. Ma plus grande surprise a été la scène où Sutter attend sur le seuil de l'appart' de son père. La porte s'ouvre et... Kyle Chandler apparait, ici transformé depuis ses derniers rôles de magistrat (Zero Dark Thirty, Argo, Broken City, Le Loup De Wall Street), les cheveux en bataille, la barbe de trois jours et la clope aux lèvres. Il ne lui aura fallut que 72 heures de présence sur le plateau pour réussir une parfaite composition d'un des rôles-phares du film. D'autre part, c'est aussi la consécration des deux acteurs principaux en tant qu'espoirs de futures grandes stars. Celle de Shailene Woodley, même si elle s'apprête à passer du statut d'actrice indée à celle de bankable, avec les blockbusters Divergente  et éventuellement The Amazing Spider-Man 3. Mais aussi celle de Miles Teller, qui s'annonce comme un des comédiens les plus prometteurs de sa génération, au même titre que Michael B. Jordan et Dans DeHaan.
Une alchimie qui fonctionne entre deux acteurs (tous deux primé par le festival) aux prestations sensibles et intelligentes pour une comédie dramatique aux facteurs revigorants.

Note: 4/5

mardi 21 janvier 2014

Liberal Arts ->"Back In College"

Principalement connu pour son interprétation de Ted Mosby dans la série How I Met Your Mother, Josh Radnor a également été à la réalisation de deux de ses projets, toujours inédit en France.
Après Happythankyoumoreplease, une comédie dramatique chorale dans New-York, sortie en 2011, Radnor revient avec Liberal Arts, une romance au parfum presque autiobiopic très touchante, malgré quelques faiblesses dans le récit.

Pleins de points forts marquent la deuxième réalisation de Josh: Un style qui se développe, mêlant nostalgie et auto-dérision et des idées séduisantes quant au cadre et l'évolution de l'histoire. À nouveau à la fois devant et derrière la caméra, Josh Radnor incarne un trentenaire qui est de passage dans son ancienne université pour la fête de pré-retraite d'un de ses enseignants. Pour lui, c'est l'occasion de flâner hors du temps, de revenir dans la période de sa vie qu'il a préféré où il voyageait grâce à l'enseignement des arts et de la littérature. Il rencontre alors une jeune étudiante, qui partage les mêmes passions et le même spleen que lui. Il entame alors une relation qui va un peu dépasser celle de l'amitié. Ils sont fait l'un pour l'autre, à quelques exception près: Il est mélancolique, elle est pétillante et pleine d'espoir pour l'avenir...


Était-ce difficile de savoir correctement filmer une université de L'Ohio en cherchant à y influer un côté magique? Surement, mais Radnor y parvient très bien, par des plans larges d'extérieurs des champs verts de l'université et par des personnages attachants avec leur caractéristiques plutôt tendres. Son seul défaut est de laisser son récit s'affaiblir, perdre en souffle à presque en devenir monotone. Fort heureusement, ce n'est pas cette atmosphère qui prime sur le film mais on peut avoir tendance à décrocher. En tout cas, on se replonge rapidement dans le plaisir de ce retour au rêve éveillé qu'était la fac pour le personnage principal. Plaisir que le réalisateur-auteur a très bien su rendre communicatif, et pour cause, il est évident qu'on est pas loin du vécu, d'un personnage qui semblerait être l'alter-ego de
l'acteur. On est d'ailleurs pas loin du personnage de Radnor dans How I Met Your Mother (originaire de l'Ohio, éternel célibataire, romantique, passionné par les arts en se déconnecter de la réalité) mais en plus blasé, ici.

À travers l'idylle dont fait objet le film, se dévoile deux personnalités sensibles, en particulier celle du personnage principal, qui se condamne, se blesse moralement à fuir constamment, à travers la littérature, la réalité et l'adulte qu'il est devenu, se prive du bonheur par des idées reçues, s'entrave à ce qui pourrait déboucher sur un laiton amoureuse avec celle qui vient de rencontrer. C'est pour cela que Liberal Arts vaut le détour, pour ce (auto)portrait de pseudo-looser, un peu malchanceux, dans un voyage nostalgique.

Radnor a aussi eu le luxe de faire jouer les grandes stars de demain. Déjà avec Happythankyoumoreplease, il donnait la réplique à Malin Akerman, Kate Mara et Zoe Kazan. Quant à Liberal Arts, il bénéficie de la présence au casting de Zac Efron, qui fait des apparitions (rêvées?) dans le rôle à la limite du cliché d'un étudiant "hippie", mais qui se révèle être une source de sagesse et de réflexion pour le perso principal. À sa manière, Efron contribue à la dimension magique du film. Mais c'est à Elizabeth Olsen que le film beaucoup. Elle rayonne dans le rôle de l'étudiante bourreau des coeurs, capable d'apporter une vrai présence solaire au long-métrage en un sourire. Un véritable arôme de cinéma indé US souffle sur la deuxième réalisation de Josh Radnor.

Note: 3,5/5