mardi 8 avril 2014

Her, ->"Romance 2.0 +"

Après 3 ans d'absence, Spike Jonze revient au long métrage avec cette romance originale. Une comédie dramatique donc, inscrite dans l'ère du temps... futur. Her serait presque un film de SF, dans une période proche, pour tout dire. Dans cet univers de Spike Jonze, le hardware est plus que présent dans notre quotidien, elle semble être de plus en plus interactive, voire même humaine... Meilleure scénario aux Golden Globes et aux Oscars et prix d'interprétation féminine au Festival de Rome pour Scarlett Johansson, Her s'est déjà fait remarqué comme un des films incontournables de l'année. Et pour cause? Voilà un curieux objet de cinéma, dont le pitch semble abracadabrant et pourtant tellement ancré dans l'ère du temps. Au casting, on retrouve Joaquin Phoenix dans le rôle principal, Amy Adams, Rooney Marra, Olivia Wilde, Chris Pratt et donc Scarlett Johansson qui signe une performance vocale... ahurissante.

Dans la vie Theodore (Phoenix), angelin déprimé au coeur sensible, tout semble rose. Les décors sont superbement mis en lumière par le chef op' Hoyte Van Hoytema qui donne presque un reflet de bonbon à l'image. La cosmogonie du film mélange agréablement des éléments rétro (comme les fringues) avec des éléments plus futuristes. Jonze fait partie, comme Michel Gondry, de ces cinéastes "bricolos" qui
retravaillent décors et accessoires de façon à offrir une "réalité" plus fantaisiste, ce qui donne plus de charme à leurs long-métrages. Toutefois son personnage se tapi dans sa tristesse suite à un divorce dont il ne se remet pas. C'est alors qu'il se procure un système informatique ultra moderne, qui ferait passer Siri pour un logiciel archaïque, qui s'accompagne de Samantha, une I.A très performante qui s'accorde avec la personnalité de Theodore. Les deux protagonistes deviennent rapidement complice te entame alors une idylle dont l'adjectif n'est pas encore inscrite dans le dico. Mais a raison de son intelligence presque (sur)humaine, les besoins et désirs de Samantha vont prendre des proportions inattendues...
J'ai beaucoup aimé Her pour plusieurs raisons. La première pour son esthétique et son ambiance. Ancré le spleen d'un personnage dans un univers aux images superbement léchées fait ressurgir une profonde mélancolie. La deuxième est pour le fait sociologue dont le film peut être sujet. Her souligne notre rapport à l'amour, au désir, au corps, à la place de la technologie dans nos vie et notre rapport aux autres. Le film pose un regard singulier sur tous ces aspect sans jamais prétendre en faire un brûlot. Tout est judicieusement montré et interprété. L'intelligence et l'originalité du scénario sont extrêmement séduisantes également. Dans son dernier acte, le film se conclu et s'ouvre à la fois sur une nouvel vision de cette romance si singulière. On ne peut pas parler proprement de "twist" mais ça reste une prouesse magistrale d'avoir osé une fin (ouverte) sur ce point. Il est difficile d'en dire plus sans rien spoiler.
Encore une fois, tout a été maîtrisé sur Her, à l'exemple même des acteurs, aussi investis que géniaux. Mention spéciale à Joaquin Phoenix dans un rôle qu'on aurait pu croire taillé sur mesure. Mais la prestation la plus essentiel de ce film reste celle de Scarlett Johansson. "Privée de son corps", l'actrice a certainement délivrée ici sa meilleure performance de sa carrière, tellement elle sonne juste et rend le film plus que cohérent par son investissement.

Bref un curieux objet de cinéma qui, j'insiste vaut parfaitement le détour, rien que pour comprendre toutes ces qualités qui restent difficile à exprimer une fois sorti de la salle.

Note: 4/5

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